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Le Makhzen va former des imams maliens contre l’Algérie

Rabat a conclu un accord avec Bamako portant la formation de 500 imams maliens pour une durée de deux ans. Et ce en réponse à la demande formulée par le Mali au royaume chérifien, de par son expérience dans le domaine de contribuer à la restructuration de l’Etat malien en matière de sécurité spirituelle pour lutter efficacement contre l’intégrisme.
Le Maroc a défini cette démarche de « stratégie religieuse » contre l’Algérie. Du côté algérien, des Cheikhs ont indiqué qu’il fallait plutôt aux autorités marocaines d’offrir de l’argent et de déployer davantage d’efforts pour freiner les recettes de la drogue dont bénéficient les organisations terroristes.
Pour se positionner dans la région du Sahel, dont il ne fait pas partie, le royaume chérifien a adopté une nouvelle stratégie. En effet, le roi Mohamed VI, qui ne sort que très rarement de son territoire, dont la destination est en général l’Hexagone, a mis en oeuvre sa nouvelle politique via la formation religieuse en concluant un accord avec le Mali, quelques heures seulement après sa visite officielle effectuée dans ce pays où il a assisté à la cérémonie d’investiture du nouveau président malien, Ibrahim Boubacar Keïta.
Selon les médias marocains, les 500 imams maliens, répartis en cinq groupes, devraient rallier Rabat très prochainement pour recevoir une formation de deux ans en matière de pratique religieuse. Une démarche qui entre dans le cadre du plan du Maroc ayant pour objectif la restructuration du champ religieux qui date de 2004, soit au lendemain des attentats terroristes ayant pris cible la capitale Casablanca en mai 2003.
L’académicien marocain, Idriss El Kanbouri a révélé au site électronique marocain « Hespress » que cette démarche est conçue comme une réplique aux autorités algériennes: « Cette tendance est considérée comme une réplique à l’Etat algérien qui ne cesse de concurrencer le Maroc sur le plan religieux, tant en Europe, notamment au niveau de la Mosquée de Paris, qu’en Afrique où les deux pays ont d’intérêts distincts ».
En réaction à cette option marocaine, le Secrétaire général de la Ligue des Ulémas et des Imams des pays du Sahel, Cheikh Youssef Mechria, a déclaré à Echorouk: « Il appartient plutôt au Maroc qui ne cesse de répéter que sa démarche vise à lutter contre l’intégrisme et le terrorisme, de concentrer ses efforts sur la lutte contre la drogue et de l’argent provenant du trafic de drogue, dont les groupes terroristes en bénéficient, à l’image du Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest).
Pour sa part, le président de l’Organisation nationale des zawiyas, Abdelkader Yacine a affirmé le souhait des zawiyas de recevoir des disciples maliens, en cas d’autorisation des autorité algérienne, tout en s’étonnant de la démarche de l’Etat marocain, qui non seulement n’a pas de frontières avec le Mali, mais aussi ne fait pas partie des pays du Sahel.
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