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Le roi Mohamed VI, lâché par ses amis occidentaux

Il semble que le pouvoir marocain fait marche arrière dans sa décision de retirer sa confiance en l’Envoyé Spécial de l’ONU au Sahara Occidental, M. Christopher Ross. C’est la conclusion à tirer de la déclaration du ministre marocain de la communication, Moustapha el Khalfi. 
Le Maroc insiste sur deux points essentiels: « la nécessité de trouver une solution politique consensuelle à la question du Sahara dans le cadre de l’ONU » et la nécessité pour l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU « de faire preuve de neutralité et d’impartialité », a-t-il dit dans une conférence de presse hier à Rabat. 
Rabat se trouve loin du discours d’il y a quelques jours, le 13 juin plus précisément. M. Ross « ne réunit plus les conditions nécessaires lui permettant d’assurer le succès des négociations sur le Sahara », avait indiqué Moustapha El Khalfi. « La décision du Maroc de lui retirer sa confiance a été dictée par le devoir de défendre et de préserver sa souveraineté nationale sur ses territoires », a-t-il ajouté. 
Les Etats-Unis ne dissimulent pas leur état d’âme concernant la décision marocaine de répudier l’Envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara Occidental. Un fait reconnu par le ministre des affaires étrangères marocain dans des déclarations relayées par la presse marocaine. 
La France, malgré la galopade royale du mois de mai dernier, ne s’est pas prononcé contre le diplomate américain. A l’Elysée, la réconciliation avec l’Algérie prédomine dans les discours officiels. Une réconciliation qui n’a aucune chance de se réaliser si Paris maintient ses positions sur le conflit du Sahara Occidental. 
En Espagne, le Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères espagnol, Gonzalo de Benito, a indiqué mercredi que le gouvernement espagnol « apprécie » le travail accompli par Ross et que les commentaires que le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a fait la semaine dernière au Maroc sur l’émissaire onusien ne doivent pas être interprétés comme une critique de son travail. « Nous ne devons pas prendre les propos du ministre comme une critique de Ross », a-t-il dit en affirmant que le gouvernement espagnol « soutient les efforts » à la fois de Ross et du Secrétaire général Ban Ki-moon. « Ce que nous voulons est une solution pour le Sahara dans le cadre de l’ONU», a souligné De Benito, qui a réitéré la reconnaissance de l’autodétermination du peuple sahraoui. 
Le Maroc accumule les revers et ne peut plus compter sur ses alliés pour contourner la légalité internationale. Et puis, le Printemps Arabe a fourni la preuve indéniable qu’il ne faut pas trop s’appuyer sur les amis occidentaux pour contourner le droit international ou repousser le choix des peuples. Et l’ONU semble décidée à faire respecter le choix du peuple sahraoui.
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